
Si vous ne connaissez pas Unistellar, c’est une entreprise française, fondée à Marseille en 2015, qui s’est donné l’objectif fou de rendre l’utilisation d’un télescope aussi simple et rapide que possible, et même d’apprécier les nombreux objets célestes du ciel en milieu urbain. L’entreprise n’en est pas à son premier coup d’essai, puisque après une campagne KickStater en 2017 couronnée de succès, elle a pu lancer deux ans plus tard son premier télescope connecté, l’eVscope.
Dernièrement, la start-up marseillaise a lancé sa gamme Odyssey, qui promet de faire tout aussi bien que les précédents modèles, mais dans un format encore plus compact. Nous avons testé le modèle Pro, lequel rajoute un oculaire pour observer directement depuis le télescope. Voici notre verdict !
Un mini télescope à emmener partout
Contrairement à Vaonis avec son Vespera II, le télescope connecté d’Unistellar ressemble bel et bien à un véritable télescope, mais en beaucoup plus compact. Il ne fait que 43 cm de long pour seulement 4 kg, sans compter le trépied de 2,5 kilos.
En comparaison, rien que le tube de mon télescope personnel fait fait presque 1 mètre de long pour plus de 5 kilos, et vous pouvez rajouter encore 10 kilos avec la monture équipée de ses poids. Alors, je ne vous raconte pas la galère que c’est pour le déplacer, surtout s’il est équipé en plus d’un système d’autoguidage et d’un ordinateur de contrôle à distance à alimenter, ou encore de tout l’attirail nécessaire pour prendre des photos avec un appareil type réflex, sans oublier tous les oculaires nécessaires si vous vous contentez à l’observation.

Bref, l’Odyssey Pro est donc bien plus transportable qu’un vrai télescope et peut, en plus, facilement se ranger dans un sac à dos. La marque en vend un spécialement conçu pour son petit bijou technologique, mais il est vrai qu’il est assez cher : 299 euros. Je n’ai malheureusement pas pu tester ce dernier, mais je peux vous affirmer qu’un sac à dos avec un peu de rembourrage fait amplement l’affaire pour emporter l’Odyssey Pro en dehors de votre balcon ou jardin.
Contrairement à l’eVscope 2, le dernier télescope connecté d’Unistellar est tout vêtu de noir pour bien se fondre dans la nuit. Heureusement qu’une petite LED bleutée est présente sur le bouton d’allumage, accompagné de plusieurs témoins lumineux pour la batterie, afin de l’apercevoir dans la pénombre.
Un autre coloris rouge existe aussi, avec 500 euros en plus sur la facture. Ça fait cher la couleur, me direz-vous, mais c’est surtout un modèle avec une batterie plus importante, donc idéal pour de plus longues observations loin d’une prise de courant.
Comment s’utilise l’Odyssey Pro ?
C’est simple comme bonjour ! Sortez votre Oddysey Pro, placez-le sur le trépied fourni en veillant bien à ce qu’il soit de niveau, puis allumez-le, sortez votre smartphone et le tour est joué. Il faudra préalablement installer l’application Unistellar disponible sur iOS et Android, et configurer l’appareil une première fois – ça prend littéralement 5 minutes -, mais ensuite, vous aurez juste à vous connecter en Wi-Fi au télescope pour commencer votre exploration du ciel nocturne.
En ouvrant l’application, c’est d’ailleurs la première chose qu’elle vous propose, de vous connecter à votre appareil. Une fois fait, vous avez votre modèle qui s’affiche en image, dans mon cas l’Odyssey Pro, avec les pourcentages restants pour la batterie et le stockage, et un bouton « Observer » afin de mettre directement les pieds dans le plat. Vous verrez alors quelques premières étoiles apparaîtrent via des petits points blancs, mais avant d’aller plus loin, il faut d’abord que le télescope se repère dans son environnement. Pour cela, il suffit de cliquer sur « Orientation du télescope ».
Après quelques manœuvres automatiques, vous aurez enfin la main pour diriger vous-même l’Odyssey Pro, via une sorte de joystick virtuel sur l’écran de votre smartphone. Ça réagit plutôt bien malgré un petit temps de latence, mais le plus intéressant, c’est évidemment de le laisser bouger tout seul. Je me rends alors dans l’onglet « Catalogue » pour choisir ma première cible et constate qu’un tri est déjà fait, qui représente sûrement les objets célestes les plus visibles en fonction de ma géolocalisation, ainsi que de la date et de l’heure d’observation.
À partir de là, la magie opère ! Le télescope pivote, trouve la bonne inclinaison, et hop, il capture en son centre l’astre souhaité avec une rapidité déconcertante. Bon, au début, il ne faut pas se le cacher : c’est une bouillie de pixels. Mais, je vous rassure, c’est totalement normal. Ce n’est qu’après plusieurs photos empilées que l’on peut réellement apprécier le résultat.
Contrairement au concurrent Vaonis avec l’application Singularity, il n’y a pas de temps pré-requis pour observer tel ou tel astre, et ça pouvait varier de quelques minutes à plus d’une heure. Avec Unistellar, c’est simple et c’est écrit sur la boîte : 5 minutes seulement, quel que soit l’objet du ciel profond que vous choisissez. Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais cela décuple considérablement le nombre d’observations possibles en une seule nuit, ou même juste en quelques heures, et encore plus en comparaison d’un télescope classique. La marque marseillaise s’amuse d’ailleurs à proposer à ses utilisateurs et utilisatrices « Le challenge de Messier », qui consiste tout simplement à photographier en une seule nuit les 110 objets référencés dans le catalogue de Messier.

L’application vous informe aussi des événements astronomiques à venir, comme le age de comètes ou autre. C’est comme cela qu’en octobre dernier, j’ai pu prendre en photo Tsuchinshan-ATLAS, ou C/2023 A3 pour les intimes.
Toutefois, la feature « banger » selon moi, c’est le format un peu à la Pokédex. Je m’explique. Les plus de 5 000 objets référencés sur l’application Unistellar sont affichés sous forme de petites pastilles, ou chaque astre a la sienne. Neutres au début, elles seront rapidement remplacées par vos propres photos, et vous pouvez même choisir le meilleur cliché à afficher. Du coup, vous apercevez directement les astres que vous n’avez pas encore observés, et ça donne clairement envie de tout compléter. En cliquant sur un objet, vous avez même toute une description, avec l’emplacement, l’histoire, la date de découverte, etc.
Le seul reproche que l’on peut faire à l’application, c’est la déconnexion intempestive du smartphone, il faut vraiment rester à côté (moins de 5 mètres) pour ne pas l’expérimenter. Cependant, sachez que cela n’a aucune incidence sur la prise de photo, le télescope continuera de faire son travail même déconnecté.
Des photos à la chaîne !
En parlant de photo, vous vous demandez sûrement ce que cet Odyssey Pro a dans le ventre. Eh bien, ça commence par une longueur focale de 320 mm et un miroir principal de 85 mm de diamètre. Cela peut paraître plutôt faible pour un télescope classique, mais dans ce cas amplement suffisant si vous mêlez le tout avec de bons algorithmes de traitement d’images. Et, à première vue, l’Odyssey Pro semble donner des résultats très sympathiques pour quiconque n’a jamais posé les yeux sur les différentes merveilles de l’univers.
Il faut le dire, c’est complètement fou de voir ça en même pas 5 minutes. Dites-vous qu’en une heure, vous pouvez voir peut-être une dizaine d’objets de la sorte. Bref, l’émerveillement est clairement là, surtout quand je le fais tester à des ami(e)s grâce à l’oculaire intégré sur cette version Pro de l’Odyssey. Car oui, c’est bien de voir l’image sur son smartphone et de pouvoir la stocker, mais c’est encore mieux de regarder le résultat en vrai. Enfin, en vrai, on voit surtout un mini-écran, mais de bonne qualité et l’illusion est quasi parfaite.
Unistellar a d’ailleurs amélioré le traitement des images de ses télescopes récemment, depuis la fin d’année 2024, avec la fonctionnalité Vivid Vision. Elle s’active automatiquement après de nombreuses images empilées pour améliorer fortement les contrastes et surtout révéler la couleur bleue pour les étoiles les plus chaudes et la couleur rouge/orange pour les étoiles les plus froides. Sans cette option, il faut dire que le résultat de base est assez terne.

On n’a pas encore parlé du capteur, mais il est de seulement 3,4 mégapixels. C’est donc moins que le capteur Sony IMX347 de 7,7 mégapixels embarqué dans l’eVscope II de la même marque, et aussi beaucoup moins que le Vespera II avec son Sony IMX 585 de 24 mégapixels. Pour être honnête, je trouve ça un peu léger, surtout après avoir testé le concurrent. L’image est plus nette et détaillée chez Vaonis. La colorimétrie est aussi très différente entre les deux. À vous de juger !
Cependant, le gros atout d’Unistellar face à son concurrent, c’est l’observation planétaire. Jupiter, Saturne ou encore Mars, elles sont toutes observables avec l’Odyssey Pro. Mention spéciale pour la géante gazeuse de notre système solaire, où l’on aperçoit même l’une de ses lunes.
Vous ne trouvez ça pas assez impressionnant ? C’est pourtant déjà fou, rien que de penser au grossissement qu’il faut pour voir, ne serait-ce qu’un peu, une planète située à des millions et des millions de kilomètres de nous. Vous voulez du sensationnel, c’est ça ? Alors, on va prendre quelque chose d’un peu plus près dans notre système solaire, la Lune. Et, pour le coup, personne ne peut dire que le résultat n’est pas impressionnant, tant les détails sont fins. C’est de toute beauté !

Quid de l’autonomie ?
L’Odyssey Pro d’Unistellar est doté d’une batterie de 6 600 mAh, avec une endurance estimée à 5 heures selon la marque. C’est 2 heures de plus que son concurrent, le Vespera II de Vaonis, mais 4 heures de moins que son aîné, l’eVscope 2. En même temps, il est beaucoup plus compact, c’est un compromis à faire, comme dans le monde des smartphones.
Dans les faits, j’ai trouvé l’autonomie très bonne, jamais frustrante. Il m’est déjà arrivé de ranger le télescope après 3 bonnes heures d’observation et il restait encore 50 % de batterie. Ou même de l’allumer à 40 % et de pouvoir observer pendant encore presque deux heures avec des ami(e)s. Bref, il ne s’est jamais éteint au mauvais moment et c’est un bon point.
Mais si cela devait arriver, ça serait un peu embêtant puisque la recharge via USB-C est assez longue : plus de 6 heures pour er à 100 %. Après, l’Odyssey Pro peut très bien fonctionner en restant branché, mais encore faut-il rester chez soi.
Prix et disponibilité
L’Odyssey Pro est vendu à 3 999 euros, avec le trépied. La version sans l’oculaire made by Nikon est presque deux fois moins chère : 2 299 euros. Cependant, le produit étant sorti l’année dernière, les baisses de prix sont fréquentes, surtout pendant les événements commerciaux du type Black Friday.
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